Rébus à la carte
ASSASSIN (As-A-sein)
D’après une photo de Javier Vallhonrat
ALITE – (A-Lit-T)
D’après une Photo de Robert Doisneau
ACCORDER – (A-corde-D)
D’après une Photo de Robert Doisneau
ACCORD – (A-corps)
D’après une photo de Herb Ritts
ADORER – (A doré)
D’après une photo de Pedro Luis Raota
ASSISTER – (A-six T)
D’après une photo de Seeberger
AGRESSER – (A-graisse-é)
D’après une photo de Charles Gatewood
ASSAUT – (A-seau)
D’après une photo de Els Van Doormen
AVERTIR – (A vert-tir)
D’après une photo de Dominique Darbois
SÉVÈRE – (C vert)
D’après une photo de Robert Doisneau
BRADER – (bras-D)
D’après une photo de Sabine Weiss
DÉBAT – (D-bas)
D’après une photo de Cor Dekkinga
ÉGARÉ – (É-gare-É)
D’après une photo de Shlomo Ben Yacoov
ÉBATS – (É-bas)
D’après une photo de Didier Gaillard
ÉCHAPPER – (é-chat-p)
D’après une photo de Jean-Louis Benamou
ÉCHAPPER – (é-chat-p)
D’après une photo de Philippe Gérard-Dupuy
EXIL – (EX-île)
Victor Hugo en exil, perché sur le rocher des proscrits à Jersey. Photo Charles Hugo.
LIER – (lit-é)
D’après une photo de Joseph McKenzie
ÉPHÉMÈRE – (f–et-mer)
D’après une photo de Ronald Cain
ÉMERGER – (é-mer-G)
D’après une photo de Noël Butcher
J’AI GRAND APPÉTIT – (G grand-A petit)
D’après une photo de Willy Ronis
DANGER – (Dents-G)
D’après une Photo de Robert Doisneau
CANICHE – (K-niche)
» L’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches « Céline – Voyage au bout de la nuit.
D’après une photo de Litnitsky
CADENCE – (K-danse)
D’après une photo de Dominique Isserman
CAHOTS – (K-O)
CAFARD – (K-phare)
D’après une photo de Thurston Hopkins
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CASSEURS – (K-soeurs)
D’après une photo de Olivier Meyer
CASSER – (K-C)
D’après une photo de Charles Blagdon
DOPÉ – (dos-P)
COLÈRE – (col-R)
D’après une photo de Raymond Depardon qui découvre en 1977 l’île de San Clemente et son asile psychiatrique
DÉTROMPER – (D-trompe-P)
D’après une photo de Pedo Luis Raota
ESPOIR – (S-poire)
D’après une photo de Olav Hagedorn
Dans son roman « La grande Sultane », Barbara Chase-Riboud, imagine le grand eunuque du harem de Topkapi composant des poèmes, dont celui-ci : « Ermut, ver bize bir umut » ce qui signifie « Poire, accorde-moi quelque espoir ». Miracle de hasard linguistique, poire et espoir riment dans les deux langues
VOTER – (veaux-T)
D’après une photo de H. Armstrong Robert
Dans son livre « De Gaulle, mon père « , Philippe de Gaulle indique que le général en 1940 à Londres, après le vote de l’Assemblée Nationale donnant les pleins pouvoirs à Pétain et la conclusion de l’armistice entre la France et l’Allemagne aurait prononcé ces mots : » Ce sont des veaux. Il sont bon pour le massacre. »
FLIRTER – (fleurs-T)
SAUTER – (seau-T)
D’après une photo de Lejaren A. Hiller
TÉTER – (T-T)
D’après une photo de Laure Albin-Guillot
ÉLU – (ailes-U)
SAUVÉ DES EAUX – (seau-V-des O)
D’après une photo de Joseph McKenzie
TROUVER – (trou-V)
D’après une photo de Cornelius Groenewold
UN IMPORTUN – (1-1-porte-1)
D’après une photo de Eliott Erwitt
LE SIÈGE DE TROIE – (le siège de 3)
D’après une photo de Izis
Au départ, des cartes postales, reproductions d’œuvres de photographes connus (Doisneau – Erwitt – Ronis – Weiss – etc.). À l’arrivée, des rébus. Pour ce faire j’introduis dans chacune de ces cartes une ou plusieures lettres qui, associées avec quelque élément figuratif déjà présent sur le cliché, composent un rébus. Ces lettres peuvent prendre dans le décor l’allure démesurée de monuments ou devenir de simples outils ou des objets entre les mains d’un personnage présent dans le champ de la photo. Parfois, lettres anthropomorphes, elles sont appelées à jouer un rôle actif dans la scène, à l’égal des autres acteurs humains. Pour les faire apparaitre, j’incise la couche superficielle de ces cartes postales dont j’arrache ensuite une infime épaisseur de papier imprimé au-dessous de laquelle apparait une surface blanche à laquelle j’achève, au pinceau et à l’aquarelle, de donner, presque en trompe-l’oeil, forme de lettre. Lettres que je peins presque toujours en bleu, couleur qui est pour moi une sorte de variation colorée du noir. Sauf, bien entendu, quand l’énonciation de la couleur d’une lettre est nécessaire à l’intelligence du rébus où je l’ai introduite.
Ces lettres, en rupture graphique avec les images photographiques initiales, font cependant moins figure en leur sein d’intrus que de révélateur. Les mots qui se cachent dans ces rébus-là ont toujours en effet un rapport de sens étroit avec ce que raconte ou montre l’image initiale, même s’il arrive à mon intervention intempestive d’en proposer une vision alternative.
Sur le petit théâtre d’une carte postale, et sous forme de rébus, des images et des lettres qui n’auraient jamais dues de rencontrer jouent à se prendre pour des mots, au mépris du bon usage de l’écriture et de toute orthographe. Cette exposition ludique a été présentée dans de multiples bibliothèques, médiathèques et institutions culturelles francophones.
Reste néanmoins que je me faisais parfois scrupule d’enrôler les images d’autruit au service des miennes. Robert Doisneau auprès duquel je m’excusai d’avoir massacré plusieurs de ses photos pour les mettre à mon tableau de chasse me répondit fort gentillement par retour du courrier :
Monsieur de Larminat, laissez moi rire, massacre de mon oeuvre dites-vous, l’expression est cocasse, c’est au contraire un jeu qui relève de la complicité. Prévert a écrit un jour que si les lapins de garenne détestent les chasseurs bardés de cartouchières ils ont de l’estime pour les braconniers. Continuez donc votre jeu, vous me faites un bien grand honneur. C’est comme je vous le dis sincèrement et en toute complicité.
Robert Doisneau