Objets-rébus

Danger - (Dents - G). Un rébus de Max de Larminat. J’ai sculpté ce G particulièrement agressif dans une planche de peuplier. Un G arborant deux rangées de dents acérées. Pour moi, la lettre G, dans sa version majuscule, est la plus agressive des lettres de l’alphabet avec une mâchoire inférieure prognathe. Par une sorte de prédestination, le G entre dans la composition de mots nommant toutes sortes d’êtres ou de choses inspirant le danger : GRIFFES, GUEULE, ERGOT, OGRES, GÉANT, GOLIATH, DRAGON, GORGONE, TIGRE, JAGUAR, GRIZZLY, BULLDOGS, GLOUTON, LOUP GAROU, CHAROGNARD, SANGSUE, GUÊPE, GUERRE, PIÈGE, GUET-APENS, GAZ, GLAIVE, POIGNARD, DAGUE, SAGAIE, RAVAGE, PILLAGE, SACCAGE, BAGARRE, CASTAGNE, PUGILAT, GRABUGE, GNON, COUP DE POING, TORGNOLE, GIFFLE, BEIGNES, BANG, BOUM, VENGEANCE, BAGNE, GUILLOTINE, GARROT, CAGOULE, ÉGORGEUR, BRIGAND, GANGSTER, GREDIN, SALIGAUD, CHAROGNE, NAUFRAGEUR, ZIGOUILLEUR, SANGUINAIRE, SANGUINOLENT, GRIPPE, RAGE, GLYPHOSATE, AGONIE, GOUFFRE, GROTTE, MARÉCAGE, FANGE, DOGME, IGNORANCE, ORAGE, etc... © Max de Larminat.
Danger - (dents-G)
Sans merci - (Sang - Mer - Scie). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’une série de neuf tronçons d’une scie à ruban qui disposés en parallèle simulent visuellement les vagues d’une mer agitée, mais aussi une multitude d’ailerons de requin. On pense irrésistiblement au « Dent de la mer ». Le revers de ces scies est peint, au centre de la composition, d’un rouge fluorescent dont les reflets sur l’acier du recto des scies simulent une tache de sang se diffusant dans la mer. A croire que quelque nageur vient de se faire croquer par un requin particulièrement « sans merci ». © Max de Larminat.
Sans merci - (sang-mer-scie)
Escarmouche - (S-car-mouche). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’un grand S provenant d’une enseigne qui figure ici une sorte de route sinueuse sur laquelle circule un car miniature. Un lieu propice pour une embuscade ou un guet-apens. Quelques mouches de pêcheur dissimulant de redoutables hameçons disposés en travers du chemin du véhicule nous rappellent qu’il est périlleux de s’aventurer en ces lieux propices aux escarmouches. © Max de Larminat.
Escarmouche - (S-car-mouches)
Hâleur - (a-Leurre). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’un grand a métallique en relief provenant d’une enseigne. Ce a métallique et en relief est solidement campé sur la berge et cambré en arrière pour hâler à grand effort mais en vain un leurre de pêche dont l’hameçon est accroché au socle de l’oeuvre. © Max de Larminat.
Haleur - (a-leurre)
Écarté - (É-car-T). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir de 4 planches de pin de 2 mètres de longueur disposées en parallèle et découpées en suivant les veines du bois pour créer un effet de paysage vallonné. L’une de ses planches est découpée de façon à faire surgir à ses extrémités deux lettres majuscules : du coté gauche un grand É, et du côté droit un grand T. Entre ces deux lettres chemine sur la tranche d’une des planches comme sur une route étroite un « car » sculpté lui aussi dans la masse du bois. Ces deux lettres distantes ici de 2 mètres symbolisent-elles l’écart considérable séparant deux pays, par exemple les États-Unis et la Thaïlande, l’Éthiopie et le Texas, l’Égypte et la Tasmanie, l’Écosse et le Tadjikistan, l’Équateur et le Tchad ? A moins qu’on ne veuille voir dans ce É celui du mot Émigrés en route vers quelque lointain espoir de Travail ? Ou encore le long périple des Épices exotiques vers nos Tables ? © Max de Larminat.
Écarté - (É-car-T)
Exil - (EX-île). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir de 7 planches de pin de 2 mètres de long disposées en parallèle et découpées en suivant les veines du bois pour créer un effet de mer agitée par la houle. L’une de ses planches est découpée de façon à faire surgir de cette mer une île terriblement exiguë sur laquelle sont juchées les lettres E et X, comme si ces deux lettres solitaires étaient ici en exil, retranché de leur pays natal nommé Alphabet. Des îles furent en bien des occasions des lieux d’exil volontaires ou forcés pour de célèbres proscrits. On pense à Sénèque en Corse, Ovide sur l’île de Tomis en mer Noire, à Napoléon à l’île d’Elbe puis à Saint-Hélène, Victor Hugo à Jersey, Louise Michel en Nouvelle-Calédonie, Dreyfus à l’île du Diable, Mohamed V à Madacascar, Pétain à l’île d’Yeu. N’oublions pas non plus ces pauvres exilés fiscaux (dont nous tairons ici le nom) qui ont trouvé refuge dans les îles Caïman, les îles vierges britanniques, les îles de la Grenade et de la Barbade ou autres îles de désolation pour éviter de se faire ponctionner par le fisc tyrannique de leur pays. © Max de Larminat.
Exil - (EX-île)
L’oeil du maître - (L’oeil du mètre). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus associant un mètre articulé en bois qui se redresse en ondulant comme un cobra, et un oeil de poupée qui trône au sommet de ce mètre. Quel écolier n’a pas été intimidé par l’oeil de certains maîtres qui vous surplombait, vous surveillait et vous mesurait en toutes circonstances, prêt à cracher le venin d’un jugement mortifiant. © Max de Larminat.
L'oeil du maître - (l'oeil du mètre)
Maître de ballet - (mètre-deux balais)
Doigté - (Doigt-T)
Alité - (A-Lit-T). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus associant un A et un T sans doute empruntés au mot PATIENT, évoquant ici une silhouette humaine étendue sur le dos sur un lit. Une oeuvre créée en bois de peuplier. © Max de Larminat.
Alité - (A-lit-T)
Un feu d’enfer - (Feu-dent-fer). Un rébus de Max de Larminat fait d’un assemblage d’une maquette de dent posée sur un feu arrière de voiture. Dans la pulpe vive de la dent est planté un fer de chaussure. Ce rébus est dédié à tout ceux qui ont été un jour affligé d’une rage de dent. © Max de Larminat.
Un feu d'enfer - (Feu-dent-fer)
La Cirrhose du foie - (Scie rose-Foie)
Marchepied - (Marches-Pied). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir de ces gabarits de pied en bois que taillaient les faiseurs de chaussures et les bottier de luxe pour leurs produit à l’aune exacte du pied de leurs clients fortunés. J’ai taillé sur le coup de pied de l’objet une série de marches. Composition en abime où le pied est aussi l’instrument qui permet à son possesseur de se hausser à dessus de lui-même. Après tout, la pompe de leurs chaussures n’est-elle pour certains individus le marqueur de leur ascension sociale. © Max de Larminat.
Marchepied - (marches-pied)
Erreur - ( R-heure). Un rébus réalisé avec le quadrant d’une horloge. Le chiffre trois est ici remplacé par un R. J’imagine que le temps, en une terrible « erreur » s’est arrêté sur ce R, nous vouant nous aussi à l’immobilité et à l’attente, nous qui ne savons plus vivre que l’oeil rivé au cadrant de nos montres. © Max de Larminat.
Erreur - (R-heure)
J’ai grand appétit - (G grand-A petit). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’une simple assiette dans laquelle j’ai découpé la silhouette d’un grand G majuscule évoquant une gueule grande ouverte. Sur la mâchoire inférieure de ce G repose un petit A qui n’a qui semble incapable à satisfaire un si grand appétit. Mais peut être ne s’agit-il encore que du A d’un Amuse gueule ou d’un Apéritif laissant présager de plus abondantes Agapes. Ce rébus graphique fort classique est cité depuis des lustres en exemple dans le Petit Larousse. © Max de Larminat.
J'ai grand appétit - (G grand - A petit)
Pique-assiette - (Pique-Assiette). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’une simple assiette au centre de laquelle j’ai découpé la silhouette d’un pique dont le vide symbolise on s’en doute la part indue prélevée par le pique-assiette. © Max de Larminat.
Pique assiette
Assister - (A-six T)
Déserter - (Désert - T)
Lamentable - (Lames en table). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’une table en bois dans le plateau duquel j’ai découpé les silhouettes de toutes sortes d’outils ou d’instruments à lames : coutelas, scie égoïne, faucilles, hachoir. Cette composition est une variante exagérée des multiples agressions au canif que nous avons maintes fois infligé, jadis, à nos tables d’écolier et qui étaient qualifiées de « lamentables » par nos maîtres. © Max de Larminat.
Lamentable - (lames en table)
Braquage - (Bras-Cage). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’une cage qui en l’occurrence évoque moins la cage aux oiseaux que celle d’un guichet de banque. J’ai substitué aux volatiles une paire de bras de poupée, les mains en l’air, comme si lors d’un braquage quelque malfrat menaçait l’employé de son arme pour lui piquer la caisse. © Max de Larminat.
Braquage - (bras-cage)
Un combat épique - (un combat-é-pique). Un rébus de Max de Larminat. Un rébus que j’ai réalisé à partir d’un fragment de pierre tombale brisée provenant du cimetière du Père-Lachaise et sur laquelle on peut encore lire le « é » du mot décédé qui y était gravé. Ce morceau de marbre est surmonté d’un as de pique qui semble être l’enjeu de la bataille que se livrent deux figurines belliqueuses engagées dans « un combat épique ». On a d’un côté un guerrier afghan, et de l’autre un soldat anglais. On peut imaginer que l’on se trouve dans la Passe de Khyber où en 1842 une colonne de 16 500 militaires et civils britanniques menée par le général William Elphinstone fut décimée par des guerriers Ghilzai, avec pour décor les pics de l’Himalaya . © Max de Larminat.
Combat épique - (Combat-é-pique)
Le siège de Trois - (Le siège de 3). Un rébus de Max de Larminat associant un siège et le chiffre 3. Réalisé en fer, l’objet adopte d’emblée une allure guerrière, évoquant à la fois un char de combat blindé et le fauteuil à roulette d’un vétéran. L’histoire du « Siège de Trois » étant celle d’une longue attente, j’ai laissé une rouille évocatrice ronger autant les armes que les articulations de combattants. © Max de Larminat.
Le siège de Troie - (le siège de 3)

On peut entrer dans ce catalogue de rébus comme on feuilletterait un dictionnaire, en prenant un mot, au hasard, en s’y arrêtant, en rêvant sur ses sens, ses non-sens et ses sous-entendus. Tout aussi fasciné par les mots que par la matière, je crée des objets, forgés à la fois par la langue et par la main, et qui se donnent simultanément à voir et à lire. Ce sont parfois des objets créés de toutes pièces à la manière d’un sculpteur, mais le plus souvent j’assemble des éléments manufacturés venus de divers horizons. Mes rébus sont le toujours le fruit de rapprochements inattendus, mais jamais gratuits, que je convie le spectateur à décrypter en un parcours ludique où jeux de formes et jeux de mots ne font qu’un.